Le mythe de l’analyse de logs
Souvent identifiée comme la mission ultime du référencement technique, l’analyse de logs n’est pourtant pas pour tout le monde ni pour tous les sites. Elle peut quadrupler votre trafic comme elle peut aspirer toutes vos ressources sans rien générer. Voici ce qu’il faut faire :
Et sinon, c’est dur ?
C’est au détour d’une conversation avec les très sympathiques Thomas Meyer et Luca Fancello, dans leur podcast Position 0, que le thème de l’analyse de logs s’est invité.
Difficile à cerner pour certains, effrayant pour d’autres, trop compliqué… Les qualificatifs sont nombreux pour les praticiens du SEO qui parfois redoutent de se plonger dans l’océan de données offertes par les logs.
La vérité vraie ? Il y a une courbe d’apprentissage assez raide au départ, souvent due au logiciel utilisé plutôt qu’aux lignes de logs elles-mêmes.
Si vous disposez d’un gros site (plusieurs milliers de pages) où les questions d’indexation se posent régulièrement, alors c’est effectivement un passage presque obligé mais qui doit être mûrement réfléchi.
Si vous gérez des sites plus petits, ce n’est pas forcément une nécessité, du moins à grande échelle. C’est-à-dire que les informations offertes par la Google Search Console seront suffisantes dans la majeure partie des cas.
Ceux qui souhaitent se préparer pour de futurs mastodontes du Web peuvent s’entraîner avec de petits analyseurs de logs comme celui de Screaming Frog, qui permet de se familiariser rapidement avec cet univers.
Projet à l’année
Vous avez la charge d’un site avec un grand nombre de pages et avez échangé sur le sujet avec le preneur de décision. Voici les points à considérer avant d’avancer :
- Le budget – de 3000 à 40 000 € par an suivant le logiciel et le nombre de lignes de logs à analyser
- Le temps passé – l’analyse de logs est très chronophage
- Les ressources suite à l’analyse – pourrez-vous mettre en place vos optimisations
- Les priorités – est-ce que ce sera votre projet principal ou « juste » une nouvelle action
Il est important de communiquer le processus de l’analyse de logs, c’est-à-dire expliquer que l’achat du logiciel n’est que le début de l’aventure, soit 5%. Si les décideurs ne sont pas d’accord avec les autres points ou ne semblent pas y prêter attention, il est préférable de s’arrêter là et de ne pas poursuivre.
L’analyse qui ne sera pas suivie d’actions a souvent une utilité limitée et il sera difficile de justifier le budget utilisé si vous ne pouvez pas concrétiser vos trouvailles.
Idéalement, vous devriez avoir des ressources en développeurs, suffisamment de temps pour apprendre/explorer les logs et que ce soit considéré comme l’action principale de votre semestre/année si c’est la première fois.
N’ayez aucun état d’âme à refuser dans le cas contraire, c’est pour le bien de tout le monde (y compris votre santé mentale et la santé financière de l’entreprise).
La recette du succès
Si en revanche tous les voyants sont au vert, vous devez prioriser la recherche d’action, c’est-à-dire parvenir à dénicher en un temps défini des optimisations à effectuer.
L’un des plus grands dangers de l’analyse de logs est de se perdre dans la recherche. Il y a tellement de données disponibles que l’on pourrait passer son temps à tout explorer sans jamais en extirper quelque chose d’utile.
Il suffit de :
- Dénicher un lot de pages sans intérêt pour le site recevant beaucoup trop d’attention de la part des bots Google et Bing
- Trouver un lot de pages de valeur pour le site ne recevant pas ou peu d’attention de la part de ces mêmes bots
Puis le défi est de parvenir à transférer cette attention non-désirée vers les pages qui nous intéressent.
Plusieurs méthodes existent : mise à jour du contenu des mauvaises pages puis liens internes ou redirections vers les bonnes pages; suppression des pages sans intérêt; repositionnement des pages pertinentes dans l’architecture du site, etc…
C’est fortement simplifié bien sûr, mais ce qu’il faut retenir c’est que le ciblage est clé.
Et ça marche ?
Les gains potentiels suivant les découvertes peuvent être énormes, si tant est que l’on ait proprement expliqué et négocié toutes les étapes avec les décideurs et équipes impliquées en amont.